UNE PRISE DE CONSCIENCE URGENTE

La chaîne de la biodiversité est fortement fragilisée. Sans changements majeurs, l’activité humaine devrait faire disparaître 50% des espèces animales et végétales de la Terre d’ici la fin du siècle. La  prise de conscience de la population est urgente face à cette crise environnementale sans précédent dans l’Histoire humaine

LA VILLE : MILIEU HOSTILE ?

En s’installant dans des villes de plus en plus grandes, les hommes s’éloignent  de la nature. Pourtant, celle-ci dans toute sa diversité tente de survivre dans un environnement minéral et artificiel qui lui est souvent défavorable. En milieu urbain ou péri-urbain, les choix d’aménagement ne prennent que trop peu en compte l’existence de la faune et de la flore sauvage. Ainsi, la composition des massifs, la taille, le choix des arbres répondent avant tout à des critères très subjectifs d’esthétisme.

Pourtant, une haie, des herbes hautes ou un massif sont des refuges pour les animaux. Les arbres des villes constituent aussi une partie de l’alimentation des insectes et des zones de vie pour des oiseaux.  Enfin, nos jardins publics et nos espaces verts abritent de nombreuses espèces qui sont souvent victimes d’une gestion mécanique qui ne prend pas du tout en compte les cycles naturels et les périodes d reproduction.

De plus, si la lumière est indispensable au développement des organismes, l’usage intensif en ville de l’éclairage artificiel n’est pas sans impact. Cette « pollution lumineuse », dérègle le cycle vital de nombreuses espèces.

 

 LES SOLS ET LES EAUX

Un sol peut contenir jusqu’à un milliard de micro-organisme par gramme de terre, cette incroyable richesse vivante constitue d’ailleurs la base de la fertilité. Malheureusement les mauvaises pratiques et notamment le bêchage et le travail du sol systématiques dans les travaux de jardin ont des conséquences sur cette biodiversité microscopique. Comprendre que la faune du sol a un rôle naturel essentiel et que respecter son équilibre constitue le meilleur des fertilisants limiterait le recours aux pesticides et aux engrais polluants.

La pollution du sol a d’ailleurs un autre impact grave. L’infiltration de l’eau, (pluie, irrigation, arrosage…) dans les sols traités accentue la pollution et ses conséquences.

Les zones humides, les pièces d’eau naturelles ou artificielles et l’abondante biodiversité qu’elles abritent sont aussi au cœur de l’urgence écologique. Leur préservation et leur protection face à la pollution est un autre enjeu de sauvegarde des espèces végétales et animales.

 

LE PRÉOCCUPANT DÉCLIN DES INSECTES

Ils sont presque invisibles mais pourtant leur rôle est essentiel dans la chaîne de la biodiversité, les insectes sont les premières victimes de l’usage intensif des pesticides qui polluent les sols, les cours  d’eau et les plantes.  Augmentation de la mortalité, diminution des capacités de résistance, troubles de la reproduction chez certaines espèces,  effondrement de la population des abeilles et des papillons, sont autant de conséquences des activités humaines.

Le déclin en cours des insectes, sans réaction de l’Homme, entraînera dans les prochaines décennies la disparition d’autres espèces animales, à commencer par les  oiseaux, en particulier les oiseaux des champs qui sont pour la plupart des insectivores. Cette grave fragilisation à la base de la chaîne alimentaire constitue une urgence.

Enfin, la question des insectes pollinisateurs n’en est pas moins inquiétante pour l’avenir de l’Homme. Rappelons que la pollinisation est aujourd’hui essentielle à l’agriculture mondiale et que la disparition massive, notamment des abeilles, aurait un impact considérable sur la production alimentaire car elle entraînerait la disparition de 80% des espèces végétales de la planète.